Bugaled Breizh, un déni de justice

Voici 11 ans, le Bugaled Breizh, sombrait au large du Cap Lizard en Cornouailles britannique, avec 5 marins à bord. Au bout d’une longue enquête marquée par la volonté de l’Etat français d’étouffer l’affaire, la cour d’appel de Rennes a rendu, le 10 juin dernier un non-lieu, provoquant stupeur et consternation chez les familles des victimes. Mais l’ouverture d’une inquest, au Royaume-Uni suscite de nouveaux espoirs chez les parties civiles.

 15 Janvier 2004, le Bugaled Breizh, chalutier breton immatriculé au Guilvinec, pêche au large du Cap Lizard, en Cornouailles insulaire, par beau temps et mer calme. Soudain, le capitaine de l’Eridan, qui pêche à quelques miles seulement, reçoit un message de détresse : «On coule !». Quelques secondes et plus rien. Aucune allusion dans le message à un quelconque abordage, à une collision avec un cargo. C’est pourtant la piste qui va être privilégiée par l’Etat français et une justice aux ordres, qui vont rapidement incriminer un vraquier philippin, le Seattle Trader, coupable d’être passé, le jour du drame, à peu de distance du chalutier breton. On apprendra, peu de temps après le drame, que ce jour-là se déroulaient des manœuvres de l’Otan conjointement avec la Royal Navy nommées « thursday war », la « guerre du jeudi » et que la zone était truffée de sous-marins nucléaires. Les familles des 5 marins disparus, l’armateur Michel Douce - qui pour des raisons de santé n’avait pu se trouver à bord- et l’ensemble de la population bigoudène, sont sous le choc. Après le renflouement du bateau et la constatation des enfoncements symétriques de sa coque, se fait jour la certitude que, contrairement à l’hypothèse avancée par les autorités françaises, le Bugaled Breizh n’a pas pu être victime d’une croche du chalut dans le fond de la mer – dans une zone où les fonds sont extrêmement sablonneux ! - mais que la brutalité de son naufrage (en moins de 90 secondes) est liée à une mauvaise rencontre avec un sous-marin.

 Une décision inique

 Onze ans après le début de l’affaire, les familles n’ont toujours aucune réponse. Comment le Bugaled Breizh a-t-il coulé ? Qui en porte la responsabilité ? Ni un début de reconnaissance, et a fortiori d’excuses, de la part des autorités civiles ou militaires. Pire, le 13 mai dernier, la cour d’appel de Rennes, après avoir refusé la demande de récusation du magistrat Jean-Louis Le Saint qui s’était déjà prononcé au cours de la procédure pour réfuter la thèse de la « rencontre » avec un SM nucléaire, a rendu une ordonnance de non-lieu. Un véritable camouflet pour Michel Douce et Thierry Lemétayer, fils du mécanicien-chef du BB, dont le corps n’a jamais été retrouvé. «C’est d’autant plus révoltant, estime Thierry Le Métayer, que le juge nous a annoncé cette décision, avec un sourire narquois (…) et en 37 secondes. Moins de temps que n’a mis le Bugaled Breizh à sombrer. La demande de récusation du juge Le Saint a été refusée du fait qu’elle a été faite trop tard, alors que les avocats n’ont su que 8 jours avant l’identité du juge qui statuerait sur l’affaire. Il aurait fallu qu’ils déposent cette demande de récusation avant même d’avoir été averti, ce qui était matériellement impossible ». Pire encore, confie Thierry Le Métayer : « Le procureur Bougy a affirmé que, même si un témoin militaire venait, à présent affirmer qu’un SMA a coulé le Bugaled Breizh, rien ne changerait dans ses conclusions et qu’il refuserait de rouvrir l’enquête ! » Révoltante aussi l’attitude de la «grande muette»

 

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