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La pluie tombait à Klesseven, hommage à Per lemoine

Publiée le 27 novembre 2023

La pluie tombait à Klesseven

 Par Erwan Fouéré

C’est dans une nuit d’automne du mois passé, pendant que “la pluie tombait à Klesseven”, pour reprendre un de ses enfants lors des hommages rendus à ses obsèques, que Per Lemoine s’est éteint à l’âge de 81 ans.

 Per Lemoine

Dans la petite église de St Corentin à Tregornan (22), bien trop petite pour les centaines de fidèles qui ont voulu témoigner par leur présence leur amitié et admiration à ce grand homme, combattant inlassable pour la Bretagne et pour toutes les minorités nationales en Europe. La vie de Per a été célébrée avec tous les honneurs qu’il méritait. Que ce soit ses confrères de l’Ordre de St Jean de Jérusalem dont il faisait partie, les représentants de l’Institut Culturel de Bretagne dont il était membre ou les herminés du Collier de l’Hermine, qui lui avait été décerné en 1994, ils étaient tous là pour lui rendre hommage.

Pierre Lemoine est né à Mael-Carhaix le 4 Août 1927. Dès son jeune âge, et tout au long de sa vie, il a montré une énergie inépuisable pour défendre les intérêts de la Bretagne au sein de l’Europe. “Tout ce qui est Breton est nôtre”, était sa devise qui l’a guidée dans ses activités. Parmi les nombreuses actions qu’il a menées, figurent son rôle d’administrateur du Kuzul ar Brezhoneg (confédération d’associations culturelles de langue bretonne) pendant plus de vingt ans. Il participe à la création de la revue “Ar Vro” en 1955, puis en 1958 à celle de “l’Avenir de la Bretagne”. Il fut également co-fondateur en 1957 du Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne (MOB), et fondateur du Comité d’Action Régionale de Bretagne en 1961.

Comme son grand ami, Yann Fouéré, il jugeait indispensable que toutes ces initiatives dépassent les “querelles de chapelles” et les idéologies politiques, et professait que leurs succès dépendraient en grande partie de l’unité de toutes les forces vives de la Bretagne.

 Au cœur de l’Europe

 Inspiré notamment par les maîtres à penser du fédéralisme en Europe tels qu’Alexandre Marc et Denis de Rougemont, il place son activisme pour la Bretagne au cœur même de l’Europe. Dans une conférence en 2010, Per Lemoine insiste sur le fait que “La Bretagne ne sortira de l’ornière qu’avec l’aide de toute l’Europe… Le combat est essentiel sur deux plans… en Bretagne et au niveau des institutions européennes”.

C’est bien là que Per consacre son activité pendant plus de 40 ans, en tant que Vice-président, puis Président de l’Union Fédérale des Communautés Ethniques (UFCE), une organisation non-gouvernementale basée à Flensburg (Allemagne) et dotée d’un statut consultatif auprès du Conseil de l’Europe depuis 1989 et de l’ONU depuis 1995. L’UFCE fut fondée en 1949 au même moment que le Conseil de l’Europe, avec Joseph Martray comme premier Secrétaire général.

Per Lemoine en fut élu Président en 1986 et exerce cette fonction jusqu’en 90. C’est ainsi qu’il représente l’UFCE au Conseil de l’Europe pendant près de 20 ans. C’est grâce à sa présence dans les réunions des Etats du Conseil de l’Europe à Strasbourg, qu’il fait entendre la voix de la Bretagne et où il défend les intérêts non seulement de la Bretagne mais de toutes les autres “nations sans états” d’Europe. Devant l’assemblée des délégués, y compris de la France, il rappelle sans cesse que la Convention cadre pour la protection des minorités nationales, adoptée en 1994 (ratifiée par 39 Etats) et la Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires, (ratifiée par 25 Etats), n’ont toujours pas été ratifiées par la France.

Il est actif aussi au sein de l’Organisation de Sécurité et de Coopération en Europe (OSCE). Les origines de l’OSCE remontent aux Accords d’Helsinki signés le 1er Aout 1975, par 35 Etats souverains incluant les Etats-Unis et le Canada, tous les pays européens et l’URSS. Maintenant 57 pays participent à cette organisation dont le siège est à Vienne. C'est dans les réunions ouvertes aux O.N.G. que Per se distingue comme l’avocat infatigable des droits des Bretons et autres minorités sans états en Europe.

Cela impliquait des voyages répétés, mais qui ont permis que dans les résolutions adoptées, il y avait, grâce à lui, des mentions spécifiques à la Bretagne. Comme il le disait, “il faut frapper à toutes les portes et hurler”, afin que la voix de la Bretagne se fasse entendre.

Malgré son âge avancé limitant ses déplacements dans ses dernières années, il continua à lutter et à plaider pour que des personnes continuent à représenter la Bretagne dans ces organisations. C’est aussi grâce a Per que le Livre Bleu de la Bretagne, de Louis Melennec, fut publié en 2002 et qui reste un document de référence.

Membre actif de l'IDBE, il créé avec Erwan Fouéré et Louis Melennec le “Fonds de Dotation de Bretagne” en 2022. Ce fonds est destiné à aider les associations membres et surtout à verser une bourse d'étude aux historiens qui étudient l'Histoire de la Bretagne.

La voix tonitruante de Per s’est éteinte pendant cette nuit du 19 Octobre 2023, mais son action et son exemple resteront pour toujours une inspiration emplie de courage et de persévérance pour les générations futures.

 Erwan Fouéré


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Yffig Remond nous laisse sans voix

Publiée le 27 novembre 2023

Yffig Remond nous laisse sans voix

Par Servane Huonig 

Yffig Remond nous a quittés le 27 octobre dernier. Personnalité très connue dans le Poher (mais pas que...), il fût maire UDB de sa commune de Saint-Hernin pendant 18 ans. Il a marqué plusieurs générations d'élèves de par sa profession d'enseignant, à Carhaix notamment. C'était un homme passionné par l'Histoire et particulièrement celle qui a façonnée la Bretagne… sa Bretagne.

Membre de l'IDBE, du Parti Breton, de Glenmor an Distro (et de combien d'autres associations…), Yffig nous surprenait toujours lors des réunions par son humour qui n'avait d'égal que sa rigueur, surtout au moment des votes, son passé trotskiste faisant alors souvent surface. Il bouillonnait d'idées et ses remarques étaient bien souvent pertinentes.

Tu vas nous manquer Yffig. Ton départ trop brutal nous laisse sans voix.


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Jean-Claude Derrien nous a quittés

Publiée le 06 avril 2023

 

 Par Servane Huonig

A l’heure où nous bouclions le journal, nous apprenions avec tristesse le départ de notre ami Jean-Claude Derrien. Jean-Claude nait le 5 septembre 1939 à Pabu (22). Il passe les sept premières années de sa vie à Bégard. En 1948 le travail de son papa va le conduire au Havre où il fera sa scolarité et son apprentissage sur les chantiers de constructions navales. En 1957, premier embarquement dans la marine marchande en tant qu’électricien, cette première expérience le conduira à 18 ans à New-York et aux Antilles sur le paquebot Le Flandres. La police maritime le rattrape à Dieppe et le 15 octobre 1959, c’est le commencement de 25 mois de service militaire en pleine guerre d’Algérie. Il passera 25 mois à bord d’un escorteur. Le 14 janvier 1962 c’est enfin la quille et le retour dans la « Marchande », jusqu’en 1973. La Marchande qui lui fera faire plusieurs tours du monde, surtout le Pacifique, de Vancouver à New-York et les Amériques du Sud et Centrale. En 1973, il ouvre son entreprise d’électricien avec son épouse.

Début 1980, c’est le passage de flambeau à son fils Gurvan. Si c’est le début de la retraite, c’est surtout le prolongement de ses engagements dans le Mouvement Breton. Breton de cœur et de corps, enraciné dans la Bretagne de tous les combats. En 1983, il sera cofondateur de Radio Kreiz Breizh. Il sera très actif sur tous les fronts : Skoazell Vreizh, IDBE, Glenmor an Distro, l’UDB, puis le Parti Breton, la Redadeg… Peintre de la nuit, soutien du FLB et de ses prisonniers, il sera de toutes les manifestations de Nantes à Quimper en passant par Carhaix… Il soutiendra aussi les Bonnets Rouges… Bref, Breton de tous les combats : na gwenn, na ruz, breizhad hepken.

En 2017, après une épreuve familiale, JC retrouve la joie de vivre, la chaleur d'un foyer et l'amour de toute une famille auprès d'Adrienne. Il était heureux et souriant. Il restera dans toutes nos pensées.

Kenavo.

 


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Alphonse Sanson et Hervé Le Gwenn nous ont quittés

Publiée le 01 mars 2022

Merci Alphonse !

 Alphonse Samson
 

 Alphonse Samson (photo internet)

    Alphonse Samson nous a quittés. Le Parti Breton, notre parti, dont il a été l'un des fondateurs, est dans l'affliction. Nous ne pourrons plus compter sur sa présence fraternelle. Présent, il l'a toujours été ; jamais, il n'a été avare en conseils éclairés lorsque nous avons été confrontés aux vicissitudes de la vie politique. Il a été présent pour nous remotiver quand le découragement nous menaçait. Jusqu'à ses derniers jours, il s'est soucié du devenir de ce parti si cher à son cœur. Patriote et militant breton de longue date, sincère et authentique – ainsi que le décrivent les nombreuses voix de tous horizons qui se sont faites entendre à l'annonce de son décès – Alphonse Samson a créé avec ses pairs, le Parti Breton, une structure adaptée aux réalités politiques et sociétales, répondant aux exigences de notre époque. Alors que nous en sommes désormais les dépositaires, comment mieux le remercier et honorer sa mémoire qu'en poursuivant le chemin sur lequel nous nous sommes engagés avec lui, jusqu'à atteindre le but ultime qui était le sien, qui est le nôtre : l'émancipation de la Bretagne.

Qu'il soit assuré, là où il est désormais, que nous n'abandonnerons pas… et que nous ne l'oublierons jamais. Merci Alphonse !

 Michel Le Ferran

Fédération de Lorient du Parti breton

 

Kenavo Hervé !

 
 
 
 

Hervé Le Gwenn

 Kervé Le Gwenn (Photo Twitter)

     Alors qu'il venait de perdre un de ses membres fondateurs, Alphonse Samson, le Parti Breton a eu la tristesse de voir partir un autre de ses adhérents. En effet, notre ami Hervé Le Gwenn vient, à son tour, de nous quitter. Nous ne pourrons désormais que les associer dans notre mémoire : ils étaient d'ailleurs amis, et partageaient ces traits de caractères qui sont, peut-être, le dénominateur commun des adhérents du Parti Breton : authenticité, sincérité, dévouement. Ils ne faisaient pas de la politique dans l'espoir de bénéfices quelconques mais par idéal et fidélité à la Bretagne. Leur seule ambition était que la Bretagne et son peuple retrouvent les libertés qui lui ont été confisquées. Mais si nous perdons des fervents militants de la cause bretonne, nous perdons aussi, et peut-être surtout, des amis chaleureux avec qui nous avons partagé tant de moments de complicité.

Alphonse, Hervé, vous allez énormément nous manquer. Vous nous manquez déjà. Kenavo deoc'h, mignoned ker ! Rendez-vous au pays de l'éternelle jeunesse !

 Thierry Jigourel


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