Kenavo Jean

 Notre ami Jean Kergrenn nous a quittés le 23 octobre 2017, à son domicile de Châtou, en France. Cofondateur de l’Avenir de la Bretagne, aux côtés de Yann Fouéré, en 1958, il avait consacré toute sa vie au service de son pays et participé à l’essentiel de nos combats pour les droits civiques et la restauration de nos libertés confisquées.

Jean fait partie de cette génération de militants, de stourmerien evit ar Vro, qui ont traversé une grande partie des événements importants du XXème siècle, sans se tromper de combat. Il fait partie de ceux qui, comme notre ami Gilbert Monroy de Saint-Malo, ou Alan Raude de Groix, connurent la faim et le risque et qui souvent mirent leurs vies en danger pour un idéal non dévoyé et pour un monde qu’ils estimaient plus juste.

Pour l’Etat civil français, celui qui se plaît à malmener les patronymes - et les prénoms bretons – il s’appelait Jean Joseph Kergrène. Pour nous, sa famille bretonne, il était Jean Kergrenn. Une rebretonnisation d’un nom qui résume sa démarche et qu’il brandissait comme un drapeau.

Né en septembre 1924, à Lanester, la banlieue rouge de Lorient, dans un foyer dont le père fut ouvrier à l’arsenal, Jean suivit les pérégrinations familiales de Lorient en Provence, puis de Provence en Saintonge, avant de revenir au berceau familial. A l’heure où ceux qui tentèrent plus tard de s’accaparer l’essentiel sinon la totalité de la Résistance française, collaborèrent avec l’Allemagne nazie de septembre 39 à juin 41, Jean choisit de rallier une résistance balbutiante. Plus tard, il fut instituteur et FTP.

 Exilé en France

Dans l’après-guerre, sur fond d’émigration économique, Jean Kergrenn quitte le pays, comme des centaines de milliers de Bretons à qui la France ne laisse le choix qu’entre la valise et le chômage. Il quitte l’enseignement pour entrer à la Sncf. C’est là, comme nombre de ses compatriotes, dans l’exil parisien, dans un monde qui le méprise et brocarde son identité, que s’éveille sa conscience nationale. Très vite il rejoint quelques-unes de ces associations et organisations qui entendent soutenir ces émigrés déracinés au milieu d’un pays et d’une ville qui ne les aiment pas. Il rallie alors le cercle celtique Amzer da Zont.

Son engagement politique date du retour de Yann Fouéré au pays après un exil de dix ans dans la République d’Irlande, quarante ans après que les caciques français  eussent applaudi à l’exécution de tout le gouvernement de Pâques 1916 par les Anglais.

 Aux côtés de Yann Fouéré

Dès 1956, Yann Fouéré acquitté des accusations d’infamie qui pesaient sur lui, et la période de terreur de l’après-guerre en partie dissipée, Jean Kergrenn, aux côtés de Fouéré, participe à la création du Projet d’Organisation pour la Bretagne. Il est aussi l’un des fondateurs, en novembre 1957, du Mouvement pour l’Organisation de la Bretagne, dont il devient l’un des membres du bureau politique en juillet 1958. Tout logiquement, il cofonde notre journal L’Avenir de la Bretagne la même année, toujours aux côtés de Yann Fouéré et de  notre ami Pierre Lemoine, qui l’entraîne au sein de l’UFCE (Union Fédéraliste des Communautés Européennes), ONG fondée en 1949 notamment par Joseph Martray.

Après la disparition du MOB, Jean reste très actif au sein des associations culturelles bretonnes de la région parisienne, en particulier Ker Vreizh, l’Entente culturelle bretonne et, après sa création en 1976 l’Organisation des Bretons Emigrés. S’agissant de l’OBE, il assiste à toutes ses réunions tenues à la Mission Bretonne d’Ile de France à partir de 1981.

Au tout début des années 80 il participe à la création du Comité local pour l’Unité de la Bretagne - Paris-région parisienne et à celle de radio Bro (radio Pays). Jusqu’à ces derniers mois Jean était resté en contact épistolaire, électronique ou téléphonique avec ses amis patriotes bretons, montrant que, jusqu’au bout, son attachement à sa vraie patrie et aux défenseurs de sa culture et de sa nécessaire autonomie, n’avait pas faibli.

 Avec le décès de Jean, la Bretagne et l’Emsav perdent l’un de leurs défenseurs les plus compétents, les plus engagés et les plus actifs des trois derniers quarts de siècle.

 Kenavo Jean, ra vezo gwenn da ved !

 La rédaction de l’avenir de la Bretagne,

avec l’aide précieuse de Jean Cevae



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