Rencontre avec un député macroniste

 Propos recueillis par Thierry Jigourel

En décembre dernier, je nouai contact avec M. Yannick Kerlogot, député de ma circonscription, enseignant bilingue pour qui un certain nombre de mes camarades impliqués dans la lutte des Bonnets Rouges avaient voté aux législatives de 2017 alors que d’autres avaient soutenu la candidature de Jean-François Le Bihan, investi par l’Alliance Fédéraliste Bretonne et Strollad Breizh/ Le Parti Breton. Je lui avais expédié un email dans lequel je lui annonçais que je ne lui aurais pas accordé ma voix s’il votait la loi liberticide dite du «pass vaccinal» qui privait de leurs droits fondamentaux des millions de personnes dont le seul tort était de résister à la volonté dogmatique et totalitaire du gouvernement d’injecter aux populations un produit baptisé «vaccin», potentiellement dangereux et encore en phase expérimentale. Dans mon courrier, j’avais expliqué pourquoi certains de mes amis avaient pu, en 2017, lui donner leur voix. Je lui avais avoué pour ma part avoir été très déçu du traitement réservé au projet de loi Molac par M. Blanquer, ministre de l’Education d’Etat, et par une coterie de députés macronistes jacobins ou manipulés par le même M. Blanquer. Il m’avait alors proposé courtoisement de le rencontrer afin d’en débattre. Je lui offris en réponse la possibilité d’exposer son point de vue dans nos colonnes. A quelques semaines des élections législatives,Cet avis peut être éclairant pour nos lecteurs. Nous n’avons pas de raison de mettre en doute la sincérité de Yannick Kerlogot. Mais le président Macron, au service de qui il s’est mis volontairement, a, depuis le début de son quinquennat, montré une brutalité physique, policière et verbale digne de dictateurs sud-américains, conjuguée à un mépris incommensurable du peuple et à une haine surréaliste de ceux qui lui résistent et qui dénoncent ses liens avec la haute finance et le grand capital, de Pfizer à MacKinsey en passant par Rothschild. Monsieur Macron a prouvé aussi que, face à lui comme face à l’Etat français d’une manière générale, seuls comptent les rapports de force. Alors qu’il disposait de cinq ans pour ouvrir des négociations avec les élus sur une évolution institutionnelle de la Corse, il a attendu des manifestations musclées de rues pour le faire. Qu’en sera-t-il demain de nos langues ? Qu’en sera-t-il du statut d’autonomie de la Bretagne réclamé par le Conseil Régional, dans un pays gouverné par un monarque républicain imbu de lui-même dont les promesses n’engagent que ceux qui les croient et qui a suffisamment prouvé qu’il manie à merveille l’art du mensonge et de la manipulation ?

 

Yannick Kergolot
  Yannick Kerlogot (photo Assemblée Nationale)

  

Breizh da Zont : Comment vous êtes-vous impliqué dans le projet de loi Molac ?

Yannick Kerlogot : La Proposition de loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion a, naturellement, attiré toute mon attention au regard de mon engagement pour l’enseignement de la langue bretonne. A l‘issue du passage de la PPL au Sénat, la seconde lecture de ce texte à l’Assemblée a revêtu un caractère nouveau tant les avancées possibles étaient réelles. L’ensemble des députés a été très surpris du positionnement pris par les sénateurs, habituellement très conservateurs quant à une évolution dans la reconnaissance des langues régionales. Certains y ont vu d’ailleurs une stratégie de la « patate chaude » consistant à renvoyer à la Chambre Basse un texte qui habituellement divise les parlementaires entre ceux directement concernés par la réalité d’une langue régionale parlée dans leur circonscription et les autres qui aiment à se conforter dans l’idée que l’unité de la République pourrait être remise en question si la langue française n’était pas reconnue comme la seule langue officielle, cette unité étant pour certains incompatible avec la diversité.

      Au regard des propositions, déjà soumises aux parlementaires, mais validées pour la première fois par le Sénat (reconnaissance de l’obligation du forfait scolaire, reconnaissance d’un enseignement immersif, reconnaissance des signes diacritiques dans l’état civil…), j’ai mesuré immédiatement que le texte de Paul Molac pouvait être validé à la condition que les députés le votent tel quel, sans amendements (qui auraient supposés une nouvelle lecture du texte au Sénat puis à l’Assemblée sans garantie aucune du résultat). Les députés Socialistes et Républicains ne pouvaient faire autrement que de voter un texte validé par leurs collègues sénateurs. Ce qui revenait à dire qu’avec le soutien des députés de la majorité, convaincus de l’intérêt des langues régionales, ce texte pouvait « passer ». J’ai compris immédiatement que la «fenêtre de tir» ne se reproduirait pas de sitôt. J’ai donc, un à un, pris contact avec mes collègues convaincus mais surtout ai interpellé ceux des circonscriptions concernées n’ayant pas d’opinion précise sur la question afin de les sensibiliser sur l’opportunité du moment pour permettre les avancées attendues.

     Sans ces voix des députés de la majorité, le texte n’aurait pu aboutir…

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