Coronavirus, une stratégie et des armes

 Par Padrig Delorme et Sébastien Girard

Dans la crise sanitaire actuelle, le doute et la colère s’installent parmi les personnes qui sont en première ligne. Cette crise sans précédent révèle chaque jour un peu plus les lacunes, les fautes et les manquements de l'Etat français. Le président Macron nous a dit que la France était en guerre ! Mais on ne part pas à la guerre avec des intentions, on part à la guerre avec une stratégie et des armes.

 Les multiples plans de réductions budgétaires dans les hôpitaux décidés par les gouvernements successifs portent aujourd'hui leurs fruits ! 70 000 lits supprimés en France, de nombreux hôpitaux de proximité fermés, des milliers des personnels hospitaliers non remplacés... Gouverner, c’est prévoir, anticiper, planifier. ON voit maintenant le résultat.

  Nous vivons dans un monde où les mouvements de populations sont devenus la règle, mais les autorités françaises se sont arc-boutées sur une stratégie chinoise à la recherche du patient 0, ignorant totalement qu'il pourrait y avoir non pas un mais plusieurs primo-contaminants, vouant cette stratégie à une partie de cache-cache. Pire, la France a fait complètement l'impasse sur les porteurs sains (une notion qui ne date pas d'hier). La France a regardé avec suffisance nos amis Italiens durant deux semaines, se gargarisant d'une lucidité stratégique dont ils étaient incapables, puis a pris les mêmes recommandations avec 2 semaines de retard. Elle fustige les Allemands, largement mieux équipés grâce à leur industrie et à un nombre de lits en réanimation plus de trois fois supérieur à la capacité des hôpitaux français. Et que dire de l'exode des populations des grandes villes vers leurs résidences secondaires avec le soutien tacite des autorités, qui a conduit à disséminer encore plus la pandémie ?

   Heureusement, au bout de deux mois d'annonce d'une hécatombe imminente, le gouvernement français a enfin mobilisé son armée qui est même parvenue, quel tour de force ! à monter un seul hôpital militaire de campagne de... 30 lits, en un temps record de deux semaines... alors que les Chinois ont sorti de terre plusieurs hôpitaux de milliers de lits en 6 jours et que l'Espagne a aménagé une halle d'exposition en seulement 18 heures !

    Emmanuel Macron nous avait annoncé une «grippette» sans danger avec, "seulement" 10% de cas graves. La «grippette» s'avère infiniment plus contagieuse que la grippe (100 fois plus si l'on en croit l'Institut Pasteur) et tue 6 à 10 fois plus. Selon les statistiques, on peut tabler sur une épidémie de 30 millions de malades. Je vous laisse calculer 10% de ce chiffre et le mettre en lien avec les capacités de réanimation des hôpitaux français.

    Afin de détourner l’attention sur la mauvaise gestion des stocks de masques, on nous avait dit qu'ils étaient inutiles contre la maladie. Pourtant nous constatons qu’en Corée du sud, Hong Kong, Singapour tout le monde en porte. Il semble bien que le port du masque soit le premier élément efficace contre le Coronavirus en limitant sa transmission. Ces asiatiques ont réussi à stopper la contagion sans stopper leur économie. Il est effarant que n'est pas été rendu obligatoire, dès le début de l'épidémie, de se couvrir la bouche et le nez, si ce n'est avec un masque, au minimum avec une écharpe ou un foulard lorsque l'on se rend dans un espace public ou en présence de toute autre personne, notamment ses collègues de travail. Il n'est cependant pas besoin de masque FFP2 pour protéger son entourage, un tissu à mailles fines suffit pour retenir les projections salivaires contaminantes. Laissons les masques FFP2 aux personnels médicaux, en première ligne des contaminations, qui en ont réellement besoin pour se protéger. Ne restons pas bouche bé, mais sortons couverts !

   Quant à rouvrir les écoles dès le mois de mai pour permettre aux parents de retourner travailler, au risque de relancer la contamination pourtant de mieux en mieux contenue, cela s'apparente à de l'inconscience. De deux choses l'une, soit le taux de contamination est redescendu suffisamment pour rouvrir les établissements scolaires en sachant qu'il sera impossible de garantir les distances physiques et les gestes barrières les plus fondamentaux, soit la pandémie est encore trop virulente et les écoles doivent rester fermées. Concernant les transports en commun, la transmission du virus sera considérablement réduite si tout le monde porte un masque. Et au travail, il est là encore préférable de porter un masque en permanence plutôt que d’instaurer un mètre entre chaque collaborateur et risquer de se contaminer lors des changements de postes ou en utilisant la photocopieuse. Personne ne s'est préoccupé si les employés de la grande distribution étaient protégés pourvu que les rayons soient toujours approvisionnés.

 

 



Abonnez vous pour recevoir les 6 prochains Numéros de l'Avenir de la Bretagne et soutenir la revue

Suivez nous sur Facebook

Retrouvez nous sur facebookSuivez-Nous sur la page Facebook de l'Avenir de la Bretagne et invitez vos amis.

Cliquez ici

Partagez cette page

Partagez cette page par mail ou sur les sur les réseaux sociaux et faites découvrir l'Avenir de la Bretagne

L'Avenir de la Bretagne

Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples.

 

Revue bimestrielle

  

Abonnez-vous - Contactez-Nous

 
- Mentions Légales - Flux RSS - Site web réalisé par PDS