Evit Breizh dizalc’h en Europa ar pobloù
Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples
PENNAD STUR de Thierry Jigourel
La « sanction des urnes », pour utiliser une expression chère aux média dominants, dans ces dernières élections «régionales» a tout pour laisser perplexe l’observateur objectif et attaché à la démocratie, plus qu’au terme de « république » incanté d’une manière obsessionnelle et quasi religieuse par les mafias politiques qui sont aux manettes du système. D’abord parce que ces nouvelles « régions », dont on nous répète jusqu’à la nausée qu’elles sont -enfin- de dimension européenne, ne correspondent à rien, si ce n’est à la volonté d’un pouvoir aux abois suppléé par quelques technocrates déconnectés du terrain. Ne correspondant pas aux vœux des habitants et n’ayant pas été validées par des référendums locaux, elles n’ont par conséquent aucune valeur démocratique. Parce que le mode de scrutin, si compliqué, si abscons pour le citoyen lambda et le plafond de représentativité relevé à 10 % au premier tour éliminait d’office les formations petites numériquement, et en particulier les autonomistes et les indépendantistes. Ceux, précisément, que le système entend contraindre au silence ou à la compromission avec le PS, voire à la soumission. Parce que la région française est un nain politique en comparaison avec ses homologues européens. Ensuite, parce que l’extrême «nationalisation » du débat, récurrent pour ces élections considérées comme mineures dans un système ultracentralisé a faussé la donne. Enfin, parce que cette «nationalisation» a encore été renforcée depuis les attentats sanglants du 13 novembre. Sur fond de surenchère nationaliste tricolore, les électeurs ont été détournés des seules listes qui remettaient vraiment le système en cause. D’où, en région Bretagne, le semi échec de l’autonomiste Christian Troadec, présenté comme le leader des Bonnets Rouges, qui frôle les 7 % et celui des indépendantistes qui peinent à dépasser 1 %.
Malgré tout, le pouvoir ne pourra pas ne pas tenir compte de l’existence d’une sensibilité qualifiée par lui de «régionaliste», comme si les mots d’autonomie ou d’indépendance, très positifs lorsqu’il s’agit de la personne, devenaient des gros mots dès lors qu’il s’agit des régions... 8 % c’est presque le double du score du Front de Gauche, qui rassemble le très jacobin Parti de Gauche et les restes du PCF, une formation qui, il n’y a pas si longtemps, alignait des scores à deux chiffres, y compris en Bretagne. Et c’est davantage que les 6,7 % des Verts, qualifiés d’écologistes par le pouvoir. On peut regretter l’impossibilité de l’Emsav à se rassembler et, pour certains, à dépasser des crispations idéologiques qui divisent. On peut regretter que Troadec n’ait pas été assez persuasif pour garder auprès de lui ses alliés de 5 ans. Mais l’idée bretonne avance. C’est la première fois qu’une liste ouvertement indépendantiste se présentait pour des élections «régionales». Et c’est la première fois qu’une liste indépendante des appareils parisiens et ouvertement autonomiste flirte avec les 7 %. Les scores réalisés par les Alsaciens d’Unser Land : 14 % au premier tour sur les deux départements, ne leur permettent pas de siéger dans une région... qui n’existe plus. Mais, comme le prouve le succès des Corses dans l’île de beauté (plus de 35 % pour la coalition des autonomistes de Simeoni et les indépendantistes de Talamoni et une majorité à l’Assemblée Territoriale) les exemples catalan et écossais séduisent une frange de plus en plus large de la population, chez toutes les minorités nationales de l’Hexagone.
Breizh da Zont - L'Avenir de la Bretagne
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Pour une Bretagne libre dans l’Europe des peuples.
Revue bimestrielle