Les Bretons désunis

une fois de plus

Editorial par Thierry Jigourel

Les Bretons réclament avec constance, courage et opiniâtreté la réunification de leur pays, victimes d’une partition imposée en juin 1941 par l’occupant nazi et reprise depuis par tous les gouvernements qui ont suivi. Et ils ont raison. S’ils pouvaient, en plus mettre ces volontés d’unification en pratique lors des élections, ce serait sans aucun doute la cerise sur le gâteau… breton.

Car force est de constater - et de déplorer - que malgré certaines tentatives, certaines mains tendues, ici et là, les efforts pour monter des listes d’intérêts bretons surmontant les clivages idéologiques ont fait long feu. Pourtant, lorsque le Parti Breton, au cours des années passées, s’est uni à Christian Troadec, le maire de Carhaix, pour les élections régionales de 2010 ou pour les européennes de 2014, il a marqué des points, ils ont marqué des points ensemble, en franchissant largement la barre des 5 % et en se positionnant comme une force significative et qui compte. Quel dommage que ces efforts, couronnés de succès, ne se soient pas pérennisés. Notamment pour les régionales de 2015, où l’Emsav est parti une fois de plus en ordre dispersé, avec trois listes en lice, allant de l’extrême gauche au centre droit.

Celles de 2021 entérinent ces divisions hélas, puisque des militants bretons régionalistes ou autonomistes se retrouvent comme supplétifs sur la liste de gauche du président sortant M. Loïc Chesnais-Girard, sur celle de la droite, du centre et des régionalistes, menée par Isabelle le Callennec et sur deux listes « écologistes », celle d’EELV et celle du maire de Langoët Daniel Cueff. A côté de ces listes qui mettent en avant des choix sociétaux, qu’ils soient de « gauche », de «droite » ou écologistes, mais pour qui la question « régionale » ne semble pas prioritaire pour des élections pourtant « régionales », deux listes mettent en  avant le Gwenn ha Du. L’une intitulée «  Bretagne en héritage », menée par Yves Chauvel, qui reprend l’essentiel des revendications de l’Emsav, de la réunification à l’obtention d’un statut d’autonomie, tout en se disant souverainiste… française. L’autre, menée par Joannic Martin et intitulée « Bretagne responsable » reprend globalement les thèses du Parti Breton : réunification, transfert à la « région » des compétences sur l’éducation, obtention d’un statut d’autonomie comme première étape sur le chemin de l’indépendance. Ce sont ces doléances et ces revendications qui se rapprochent évidemment le plus des positions défendues depuis des années par l’Avenir de la Bretagne. Mais quel que soit notre choix dans le secret de l’isoloir, il sera bien difficile, le 20 juin prochain, de ne pas regretter qu’une fois encore, l’Emsav soit parti au combat en ordre dispersé.

Un motif de satisfaction cependant : l’idée bretonne semble désormais bien partagée, à part par M. Pennelle du R.N et par la France Insoumise de l’ultra-jacobin Mélenchon, qui, en Bretagne, part au combat sans ses alliés du Pcf. Elle est même l’un des ingrédients indispensables pour qu’une liste marque des points significatifs. Tant mieux pour la Bretagne.



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