Le chœur d’Odessa résonne toujours !

Par Erwan Fouéré

       Parmi les innombrables images qui nous parviennent de l’Ukraine depuis cette invasion si brutale et meurtrière déclenchée par le Président Poutine le 24 février, figurent celles de Denys Karachevtsev. Ce musicien de l’Orchestre Symphonique de Kharkiv, au milieu des décombres de sa ville détruite par les bombardements de l’armée russe, jouant la suite de Bach numéro 5. Ou encore celle du chœur et orchestre symphonique de la ville d’Odessa sur la Mer Noire, laissant de côté leur travail de remplissage de sacs de sable afin de fortifier la ville, pour chanter à haute voix devant l’opéra le fameux “Va Pensiero” de Nabucco de Verdi, ainsi que l’hymne national de l’Ukraine.

Choeur de l'Opéra d'Odessa Choeur de l'opéra d'Odessa (photo Internet)

      Ce sont des images qui hantent la mémoire aujourd’hui et pour toujours et nous rappellent des images similaires de conflits sur le continent européen tels la guerre des Balkans et l’état de siège de Sarajevo dans les années 1990. Elles reflètent non seulement le pouvoir de la musique face au désespoir, mais aussi la fierté d’un peuple menacé, dans le cas de l’Ukraine de colonisation, voire même d’extermination par l’agression d’un dictateur qui refuse de reconnaître le droit à l’auto détermination et utilise la force pour imposer sa vision de ce qu’il appelle la ‘nouvelle Russie’ qui n’a rien à voir avec la réalité.

      Comme toujours dans ces conflits, ce sont les civils qui souffrent le plus avec des millions de personnes forcées de prendre le chemin de l’exil, du moins pour ceux qui ont réussi à s’évader. Malheureusement, il y a déjà des milliers d’innocents, notamment les plus âgés et les enfants, qui sont morts sous les décombres des bombes et des missiles lancés par l’armée russe ou torturés et tués en toute impunité par des soldats qui ne respectent aucune règle de combat.

        Le mot ‘impunité’ résonne avec force encore une fois aujourd’hui. Combien de fois avons-nous entendu les paroles “plus jamais ” après les conflits en Syrie, en Iraq, au Rwanda, en Bosnie ou au Kossovo, après les innombrables résolutions des Nations Unies et malgré l’existence de la Cour Internationale de Justice crée en 1948, ou la Cour Pénale Internationale crée en 2002, entre autres. A l’exception de Charles Taylor (ancien Président du Liberia) ou des Serbes Bosniaques Mladic et Karadzic, rares sont ceux qui sont jugés pour leurs crimes de guerre. Comme l’a souligné à juste titre le Président Zélenski dans son discours, le 12 avril devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, une réforme du système de l’ONU est nécessaire afin que “le droit de veto ne signifie pas le droit de tuer”. Lors du vote à l’Assemblée Générale de l’ONU pour suspendre la Russie de son siège au Conseil des Droits de l’Homme, le représentant russe a eu l’effronterie d’appeler à “voter contre la tentative des pays occidentaux et leurs alliés de détruire l’architecture existante des Droits de l’Homme”… On sait bien que Poutine se moque des règles internationales et de l’état de droit. Aujourd’hui en Russie sous son régime totalitaire, un simple citoyen qui tient une page blanche dans sa main dans les rues de Moscou, est susceptible d’être jeté en prison pour subversion.

        Le courage démontré par les Ukrainiens face à ce monstre et sa machine de guerre est admirable. Malgré la pluie incessante de bombes et missiles de l’armée russe, les musiciens continueront à jouer et à chanter. Ce sont leurs cris de liberté. C’est aussi pour démontrer, comme l’a souligné à maintes reprises le célèbre musicien et compositeur Daniel Barenboim, que ‘la musique est le langage du dialogue’.



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