BREIZH DA ZONT -
L’AVENIR DE LA BRETAGNE

Européennes 2019 :

le mauvais mode de scrutin

Par Patrice Perron

Les élections Européennes vont se dérouler le 26 mai prochain sur un nouveau mode de scrutin : des listes hexagonales, dans lesquelles les régions seront inexistantes. Lors du précédent scrutin, François Hollande avait découpé l’hexagone en six circonscriptions complètement artificielles sans aucune représentativité ni quelconque logique, si ce n’était que ce découpage était grossièrement géographique. Cette stratégie relevait du compromis confus consistant à ne choisir ni le centralisme parisianiste ni les régionalismes.

       Pour l’élection de cette année, Jupiter a décidé de poursuivre sa recentralisation parisianiste et nationale. Après l’attaque contre l’autonomie des maires à travers la taxe d’habitation, le président monarque a choisi d’imposer un scrutin dans lequel l’hexagone sera réduit à une seule circonscription. Bien sûr, il y aura quelques candidats sortis des régions, en fin de listes, mais ce seront les états-majors des partis hexagonaux qui désigneront les candidats, et surtout ceux qui, inscrits en bonnes places, seront élus. Il est important de dire que ce choix a été entériné par tous les partis représentés à l’Assemblée Nationale, sauf Les Républicains. Ce qui montre bien que nous n’avons toujours pas quitté l’ancien monde.

         Cette stratégie a des objectifs précis et un effet pervers. En limitant le scrutin à des listes hexagonales, le pouvoir veut clairement afficher son ambition recentralisatrice et faire parler la France depuis Paris. L’inconvénient, c’est que l’Europe est déjà engluée dans des comportements nationalistes dignes des vieux Etats-nations, qui dans l’histoire ont provoqué tant de guerres dévastatrices. Ce type de politique ne peut donc que susciter la réserve, si ce n’est la crainte. Aujourd’hui, l’Italie, la Pologne, la Hongrie illustrent bien cette orientation se traduisant par un repli sur soi et par l’intolérance.

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